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Découverte
Il
y a si longtemps que je voulais te dire,
Comme
dans un murmure, mon âme contre la tienne ;
Mais
à cette heure d'ombre, juste avant de partir,
Je
vais parler, sans que plus rien ne me retienne.
Doux
est le crépuscule, surtout n'en sois pas triste !
Et
si la nuit approche, approche-toi plus fort !
Il
faut te délivrer de tout ce qui existe,
Car
je vais te donner le plus grand des trésors.
Si
le blé doit mûrir avant qu'on le moissonne,
Le
coeur de l'homme est bon, même lorsqu'il est vert
;
Et
s'il se libère de ce qui l'emprisonne,
Il
découvre les clefs de ce grand univers.
J'ai
cherché ardemment à travers les regards ;
A
travers les sourires je me suis abreuvée
Inconsciemment,
comme dans un brouillard,
A
la coupe d'eau vive, pour la démystifier.
Le
grand désert aride de l'horrible ignorance
Où
nous errons, sans joie, comme des prisonniers,
Enchaînés
par de faux mirages d'abondance,
Guide
nos pieds liés vers un monde aveuglé.
Lève
les yeux au ciel plein de magnificence.
La
soif attire l'aube, par l'espoir, inspirée...
Et
vois d'où viens la source d'excellence
En
contemplant l'Amour dans son immensité.
Amour...
ce puits profond de toute connaissance,
Où
j'ai puisé, enfin, tout en ayant compris ;
Perdant
du même coup ma plus tendre innocence,
Et
gagnant à la fois, le secret de la vie.
Oui,
j'ai compris l'Amour dans sa pleine clarté,
Et
je n'aurai plus soif dans ce monde ou un autre ;
Mais
pour le découvrir, il m'a fallu pleurer
Sur
ma triste laideur et aussi sur la vôtre.
J'ai
parfois tant souffert dans mon obscurité !
C'est
par là que passa le chemin de ma vie.
Car
c'est Dame Justice qui m'apprit à aimer.
Pour
trouver la lumière, nécessaire est la nuit.
Bien
profonde est la nuit, car des dons ineffables,
Dans
un écrin précieux, dorment au fond de nous.
Il
faut les rechercher, la loi est immuable ;
Mais
la gloire en est telle, qu'on en tombe à genoux.
Si
ton esprit troublé s'attache à cette image
De
l'Amour infini qui règne en l'Univers,
D'insensé
que tu es, tu deviendras un sage,
Possédant
à jamais les richesses de la terre.
Si
tu t'oublies toi-même, pour ne vouloir qu'aimer,
Serviteur
de tes frères, qu'ils soient princes ou bien gueux,
Sur
le sentier étroit, tes pieds seront légers ;
Ta
tête portera la couronne des dieux.
Alors
que nos deux mains se cherchent pour se joindre,
Chaque
fibre en mon être n'est que sérénité.
Maintenant
que je sais, je n'ai plus rien à craindre,
Car
j'emporte avec moi, toute l'éternité...